vendredi 26 septembre 2008

Position de la ville sur les Roms

Intervention en conseil municipal
Madame la Maire, mes chers collègues

Le sujet abordé dans la « position de la Ville » qui vient d’être exposée ne laisse personne indifférent au sein de notre assemblée.

Avant de rentrer sur le fond du sujet, permettez-moi de vous faire part d’une remarque de forme.

Avec cette délibération intitulée « Position de la Ville », vous inaugurez un genre nouveau de délibération. Nouveau… Pas tant que ça en fait.

Cela ressemble à s’y méprendre à un vœu, vœux que le conseil municipal a eu l’habitude d’examiner par le passé.

Or, lors de l’installation de la municipalité et lors de réunions de la conférence des présidents vous avez indiqué à plusieurs reprises refuser que le conseil municipal s’exprime par vœu.

Madame la Maire, mes chers collègues, nous nous étonnons donc de la forme de cette délibération. Pourquoi refusez-vous les vœux proposés par la minorité et en proposez-vous vous-même?

Sur le fond maintenant. Personne ne peut contester que des millions d’Européens d’origine rom fassent l’objet d’une exclusion sociale de grande ampleur, de rejet et de stigmatisation, bref, d’une discrimination persistante – tant individuelle qu’institutionnelle.

Nous l’avons déjà dit, la résolution de l’accueil des populations Roms dépasse le cadre des frontières communales et nécessite l’implication de tous, de la société civile, des communes, du département, de la Région, de l’Etat et de l’Europe.

C’est un fait que vous exprimez dans votre vœu et nous le partageons.

D’autres points auraient mérité, à minima, un échange, voir un débat : la scolarisation des enfants en est un exemple. Si nous partageons cet objectif comment allez-vous l’organiser ? Dans quelles écoles et dans quelles conditions ces enfants seront-ils accueillis ? Seront-ils tous regroupés au sein d’un seul établissement ? L’effort sera-t-il porté à l’échelle de la ville entière ?

Des questions, nous en aurions aussi sur le logement. Mais vous n’avez pas permis que nous vous en fassions part.

Vous êtes, certes, la majorité. Nous sommes la minorité, et non l’opposition, et figurez vous que les mots ont un sens car les conditions auraient sans doute pu être réunies pour qu’un vote unanime ait lieu ce soir.

Vous n’avez pas fait ce choix. Nous le regrettons sincèrement car la seule conclusion qui s’impose à nous, c’est que vous avez souhaité que ce point de vue soit uniquement celui de la nouvelle majorité.

Pour ces questions de forme et de fond laissées sans réponses, le groupe socialiste ne prendra pas part au vote sur cette délibération.

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