vendredi 19 décembre 2008

Intervention de Geneviève de Kerautem au nom du groupe socialiste

Budget 2009


Madame la Maire, mes cher(e)s collègues,
Mesdames, Messieurs,

Vous l’avez dit dans votre présentation, il s’agit de votre 1er budget primitif. Il reflète donc d’ors et déjà vos choix, il exprime d’ors et déjà vos orientations.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire au dernier conseil municipal, au nom du groupe socialiste, malgré le matraquage de votre discours catastrophiste depuis 9 mois, sur les finances de la ville, matraquage dont le journal municipal se fait encore l’écho à moult reprises dans sa dernière édition, vous me permettrez de réaffirmer que vos propos alarmistes sur l’absence de marges, sur l’impact des « coups partis » qui nous feraient aller vers la mise sous tutelle, sont battus en brèche par la réalité et les chiffres de ce 1er budget : 26,42 millions d’euros d’investissement.

Alors certes, ce budget comporte ce que vous nommez des « coups partis » c'est-à-dire ce que nous avions engagé comme dépenses et non finis de financer : agrandissement et réhabilitation des crèche Les Pins et Eglantine, la 3ème phase de travaux du groupe scolaire Nanteuil, l’installation de la ludothèque « Ludoleo » place Jules Verne, le projet de renouvellement urbain au Bel Air, la Maison de la Justice et du Droit ou enfin la poursuite des aménagements culturels du Cœur de ville avec 0,98 millions d’euros de crédits pour le déménagement du cinéma Méliès.

Malgré les rumeurs, les ragots, ou l’incompréhension d’une journaliste qui a très certainement mal interprété les propos de notre collègue Maire adjoint à la culture, parus dans le Parisien du 23 octobre 2008, nous sommes heureux de constater que vous entendez bien confirmer le projet de déménagement du Méliès sur la place Jean Jaurès.

Car si le groupe socialiste a toujours émis un certain nombre de doutes et de réserves sur le projet Cœur de ville, nous avons toujours pensé que ce projet de déménagement du cinéma, était un beau projet.

Il n’en demeure pas moins que ce budget est votre budget, il a votre imprimatur. Si un certain nombre d’annonces de réalisations nous conviennent, d’autres ouvrent la voie à de grandes inquiétudes, il faut bien le dire.

Inquiétude concernant la santé d’abord. En effet, lors du dernier conseil municipal vous nous avez assuré qu’aucune décision concernant le centre de santé Voltaire n’était prise. Que n’avons-nous pas entendu de votre part, lorsque Dominique Attia et Frédéric Molossi ont pris la parole sur ce sujet, pour regretter que des pétitions aient été lancées avant même votre prise de décision. Que la possibilité d’une fermeture était étudiée, parce que vous ne souhaitiez pas délaisser des pistes possibles de réflexion… Que décidément, la presse tronquait vos propos…

Il n’empêche, les faits sont têtus, à peine 15 jours après, force est de constater que votre décision était prise : fermeture du centre de santé Voltaire et en janvier !

Démontrez nous, études et chiffres à l’appui, que ce centre de santé, qui accueille près de 400 patients, ne tient plus son rôle et que sa fermeture n’entrainera pas un arrêt des soins pour une population qui en a le plus besoin ? Et puis, que face au vieillissement à la fois des médecins pratiquants aujourd’hui et qui vont partir à la retraite sans être remplacés, et du vieillissement de la population, l’offre de soin sur le bas-Montreuil sera toujours bonne ?

Autre argument avancé : le centre de santé est vétuste. C’est vrai, personne ne peut le contester. Mais si la vétusté d’un équipement était une cause de fermeture, alors comment pouvez vous nous expliquer votre volonté de réhabiliter le gymnase Diderot ou le groupe scolaire Jean Jaurès ? Vous le voyez bien, l’argument de la vétusté ne tient pas.

Enfin, « Comprenez bien », nous dites vous, l’idée est de mieux répartir l’offre de soins, d’ailleurs, nous allons construire un centre de santé dans le Haut-Montreuil. Tenter de justifier une décision en montant les montreuillois(e)s et les montreuillois les uns contre les autres : ceux du bas-Montreuil, contre ceux du Haut-Montreuil, est un procédé hélas bien connu ! Privé contre public, fonctionnaires contre le reste du monde, chômeurs contre salariés… Bref ! Mais nous ne pouvons pas croire que vous-même allez rentrer dans ce petit jeu là.

Alors voici une proposition concrète qui permettrait de sortir par le haut de cette situation :

En attendant que le centre de santé dans le haut Montreuil ouvre, ce qui va prendre quelques années, maintenez ouvert le centre de santé Voltaire, mettez réellement en place la concertation que vous annoncez avec le personnel, les usagers, les libéraux, les habitants à la fois sur ce centre de santé mais plus globalement sur le plan d’offres de soins sur notre ville.

Parce que, que vous le vouliez ou non, si vous fermez le centre de santé Voltaire, sans ouvrir un autre centre, c’est une offre de santé que vous supprimez sur la ville !

Concernant l’enveloppe des programmes d’entretien et de renouvellement du patrimoine bâti, vous écrivez à la page 9 « comme nous nous sommes engagés à le faire auprès des Montreuillois, nous développerons dès 2009 cette enveloppe en l’augmentant de 1M€. On passe donc de 1,5M€ à 2,5M€.

Ce qui est vrai pour le budget primitif.

Mais en 2008 et en 2007, le montant global des dépenses pour ce poste d’entretien du patrimoine, quand on y ajoute les délibérations modificatives et les budgets supplémentaires, était de… 5M€. Il manque donc 2,5M€ pour être à un niveau de dépenses équivalent à celui des années 2007 et 2008. Passons.

En ce qui concerne l’éducation : nous nous réjouissons que davantage d’enfants déjeunent à la cantine et que vous ayez augmenté de 20% la dotation en fournitures scolaires par élève et par an.

En revanche, des inquiétudes demeurent.

- Qu’en est-il du plan langue que nous avions lancé ? Car si l’Education nationale ne remplit pas forcément sa part du contrat, nous ne pensons pas qu’il faille revenir en arrière. Parce que nous savons que la possibilité pour un jeune de maitriser une ou plusieurs langues étrangères est un facteur déterminant dans son processus d’insertion professionnelle. Alors qu’en est-il ?

- 2ème inquiétudes : nous aimerions savoir si votre volonté de vous recentrer sur les missions « régaliennes » d’une commune implique vraiment votre désengagement des projets scolaires dans les collèges et les lycées de la ville ? Bien sûr, le conseil général a à sa charge les collèges et le conseil régional, les lycées. Mais sans complémentarité, sans projet de travail en commun, ceux qui paieront les frais de cet éventuel désengagement, au bout de la chaine, ceux sont nos enfants. Alors, rumeur, ragot, ballon d’essai ou réalité ?

- Enfin, qu’en est-il du plan de réussite éducative ? Xavier Darcos, Ministre de l’Education, zappe petit à petit ce qui permet de lutter contre les inégalités : RASED, soutien aux associations éducatives… J’en passe.

Notre ville a une tradition reconnue de forte implication pour le savoir de ses enfants, les attaques du gouvernement appellent des réponses déterminées et des actions fermes. C’est ce que souhaitent aussi beaucoup d’enseignants et de parents d’élèves qui occupent certaines écoles. C’est ce que nous attendons de vous aussi.

Inquiétude enfin quant au financement des associations. Le budget primitif ne mentionne pas le montant de l’ensemble des subventions allouées aux associations mais nous serons vigilants sur les financements consentis.

Car je vous le dis, l’argument selon lequel l’augmentation de 7% des budgets d’aide aux associations étaient électoralistes est le résultat d’une myopie montreuilloise de votre majorité. (mais on a de très bons centres de santé à Montreuil !). La réalité, c’est que le désengagement de l’Etat dans le monde associatif est féroce. Et si une commune ne peut pas se substituer entièrement, refuser de faire un effort budgétaire vis-à-vis de celles et ceux qui tentent, coûte que coûte, de maintenir de la cohésion sociale sur un territoire, n’est pas justifiable.

Pour conclure, il ressort de votre premier budget primitif trop d’interrogations et d’inquiétudes non dissipées par le propos liminaire d’Emmanuel CUFFINI pour que les Socialistes s’associent à ce projet et à la logique que vous développez.

Le groupe des élu-e-s socialistes s’abstiendra sur le budget primitif 2009 présenté.

Je vous remercie

mercredi 17 décembre 2008

GRIALLET : 7 mois de lutte héroïque, et au bout, la VICTOIRE !

COMMUNIQUE DE L’UL CGT MONTREUIL

7 mois, c’est le temps qu’aura duré l’exceptionnelle lutte des 21 ouvriers – dont 19 sans papier – de Griallet, pour leur régularisation.

7 mois passés à camper dehors, 7 mois sans salaire, 7 mois d’effort, de doute, de revirements. Un long et pénible cheminement qui les aura conduits de l’obscur dépôt de l’impasse des Batteries jusqu’aux plus hautes tribunes, à commencer par celle de l’Assemblée Nationale.

Empoisonnés, maltraités, insultés, escroqués plusieurs années durant par un patron, Jean-Luc GRIALLET, devenu à lui seul une encyclopédie de la voyoucratie patronale ; traqués, menacés à tout moment d’arrestation et d’expulsion, les salariés n’en ont pas moins décidé, un 22 mai, de relever la tête et de se battre jusqu’à satisfaction de leur légitimes revendications, avec leur syndicat CGT.

Portés par toute une ville, dont les traditions de lutte et de solidarité ne sont plus à démontrer, les ex-Griallet ont gagné sur l’ensemble de leur revendications :
* Ils ont obtenu la reconnaissance de leur exposition professionnelle au plomb et à l’amiante.
* Ils vont toucher, dès cette semaine, l’intégralité des salaires depuis le 22 mai jusqu’à aujourd’hui.
* Et surtout, ils sont convoqués mercredi prochain en Préfecture à 15h00 pour venir retirer leur premier titre de séjour délivré par la République, les autorisant à re-travailler.

La victoire est donc totale !

L’Union Locale CGT remercie toutes celles et ceux, voisins, habitants, élus, partis, associations et syndicats qui ont témoigné leur soutien et leur solidarité tout au long de ces 7 mois (plus de 12 000€ collectés !) : cette victoire est aussi la leur.

vendredi 5 décembre 2008

Intervention au Conseil Muncipal sur les orientations budgétaires 2009

Madame La Maire, mes cher collègues,

C’est notre 1er débat d’orientation budgétaire depuis les élections de mars dernier. Ce débat s’ouvre, il faut bien le dire, dans un contexte national et international des plus préoccupants.

Vous l’avez dit, le gouvernement accentue sa politique de désengagement et les répercussions concrètes de la crise financière se font déjà sentir dans la vie de nos concitoyens.

Nous pouvons d’ailleurs que nous féliciter que certains élus minoritaires dans l’ancienne majorité, reconnaissent aujourd’hui le poids des décisions gouvernementales sur un budget communal.

De la même manière lorsque vous évoquez les répercussions de la crise, nous vous en sommes gré car malgré l’augmentation de la dette en 2007, preuve est faite que le travail accompli par l’ancienne majorité et par les services de la ville, lorsque nous avons ferraillé quand cela était nécessaire auprès des banquiers, à commencer par Dexia, pour refuser les emprunts toxiques et tout autre produit financier dangereux pour les intérêts de la ville, a payé.

Et puis permettez moi de vous dire que votre discours catastrophiste depuis 8 mois sur l’absence de marges, sur le fait de subir la politique menée par l’ancienne majorité, allant même parfois jusqu’à dire que nous serions au bord du gouffre, de la mise sous tutelle est battue en brèche par la réalité… des chiffres".

Malgré votre discours donc, réussir à dégager 26 millions d’euros d’investissement pour le budget 2009 n’est pas qu’un miracle né de 8 mois de travail mais aussi, ne vous en déplaise, une conséquence positive de la gestion de l’ancienne municipalité.

Je peux vous dire que beaucoup de maires de villes proches de la banqueroute, vous envie !

Et puis d’un certain point de vue, vous le dites vous-même lorsque vous parlez de budget de transition.

Alors, oui, il s’agit de débattre des orientations budgétaires et un certain nombre d’inquiétudes ont été posées par mes collègues sur certaines orientations. A contrario, le groupe socialiste salue un certain nombre d’autres orientations mais nous serons vigilants à la fois sur leur budgétisation et sur la méthode qui sera employée en terme de mise en œuvre. En particulier le 18 décembre prochain, lors du vote du budget en conseil municipal car 2 solutions s’offrent à nous : subir ou se battre. Inutile de vous dire la voie que nous choisissons.

Je vous remercie.

jeudi 4 décembre 2008

Tribune du groupe socialiste

Penser global, agir local…
…Quand le débat national a des répercussions concrètes sur la vie locale.

Lors du dernier conseil municipal, et après presque 2 mois d’attente, nous avons obtenu une réponse de la municipalité concernant notre proposition de voter une délibération refusant la privatisation de La Poste. Mieux vaut tard que jamais !

Mais quelle réponse : « le conseil municipal ne doit pas être une tribune nationale » !

Pourtant, lorsque le conseil municipal, à l’initiative de la majorité municipale, a proposé une position commune sur la situation des Roms en septembre 2008, puis une délibération sur l’eau lors du dernier conseil municipal, fallait-il en retenir qu’il ne s’agissait que de positions locales ? Bien sur que non !

Il s’agit de sujets nationaux qui impactent directement la vie des Montreuilloises et des Montreuillois. Et il en est de même en ce qui concerne le projet de privatisation de La Poste.

Et oui, la politique nationale de Sarkozy a de graves répercussions sur notre vie quotidienne. Nous nous devons de faire entendre notre voix, de protester, de signer des pétitions, de battre le pavé et tant mieux si c’est un front commun des usagers, des salariés, des syndicats, des partis politiques qui s’exprime. D’ailleurs, de nombreux conseils municipaux de gauche, de toute la gauche, ont d’ors et déjà fait voter ce type de délibération.

Se taire aujourd’hui face à la menace de privatisation de La Poste, c’est condamner à terme des bureaux dans nos quartiers, des boites aux lettres de proximité y compris ceux de Montreuil. Réagir lorsque la privatisation sera engagée ne servira à rien, les batailles perdues sont celles qui ne sont pas menées.

Maintenir du lien social, la proximité avec les services publics locaux est indispensable pour vivre ensemble. Tous les arguments économiques et techniques défendus par la droite ne sauraient justifier la fermeture d’un service public utile à toute la population.

Les élu-e-s du groupe Socialiste

Question orale du groupe socialiste au Conseil Muncipal

Nous vous avons envoyé une lettre concernant notre refus de privatisation de La Poste en vous proposant de mettre à l'ordre du jour du conseil municipal une délibération intitulée "position de la ville". Or, à ce jour, nous n'avons même pas eu d'accusé de réception de votre part. C'est pourquoi nous vous réitérons notre demande que le conseil municipal de Montreuil prenne position sur ce sujet.
La réponse qui nous a été faite a donné lieu à l'écriture d'une tribune intiutlée "Penser global, agir local… Quand le débat national a des répercussions concrètes sur la vie locale. "